༻ La pratique psychanalytique ༺
...se fonde principalement sur l'inconscient
C'est à dire sur le fait que la conscience ne peut suffire à expliquer la raison de nos pensées et de nos actes.
C'est Freud qui a démocratisé cette idée. Pour cette raison, la psychanalyse se base sur la bonne vieille théorie freudienne, mais elle s'est considérablement enrichie depuis, grâce à quelques grands psys contemporains.
C'est une thérapeutique qui doit bouger sans cesse et suivre les évolutions des époques et des âges !
...accède à cet inconscient par des moyens variés et inventifs
Par la parole, évidemment, mais aussi par le recours à d'autres domaines de réflexion telles que la sociologie, la philosophie ou les arts. La psychanalyse invite les individus à repenser leurs rêves, leurs désirs, leurs souvenirs, leurs aspirations,...
༻ Le psychanalyste ༺
Le ou la psychanalyste tient un rôle particulier : il est l'égal de ses patient.e.s
Il n'est pas un coach, un maître à penser ou un professeur qui chercherait à expliquer à ses patient.e.s ce qu'ils doivent faire ou ne pas faire. Il est un accompagnant, qui reçoit la parole des patient.e.s et les oriente de manière nouvelle, afin d'appréhender leur discours par le prisme de l'inconscient : aller au-delà de la pensée consciente, de ce que l'on sait ou croit savoir.
Son rôle, c'est d'amener le ou la patient.e à faire des associations d'idées (c'est le concept d'association libre : "dire tout ce qui vient à l'esprit"), permettant ainsi la création de liens nouveaux entre l'inconscient et le conscient. L'idée n'est pas tant de « fouiller dans le passé », mais plutôt de laisser l'esprit aller à la remémoration de certains souvenirs qui peuvent s'avérer significatifs, au service d'un éveil du patient vis à vis de sa propre histoire.
Il est donc extrêmement attentif à la parole du patient,
aux mots et au lexique qui constituent son discours, mais aussi à sa manière d'investir son corps (la respiration, le ton de la voix, la posture, la verbalisation de la douleur ou des sensations,...). Il n'est pas un censeur ou un juge : sa méthode, c'est l'écoute flottante, une sorte d'écoute intense mais non interprétative et qui n'aboutit pas sur un diagnostic, et qui est tout à fait différente de l'écoute d'un ami, d'une connaissance ou même d'un médecin.
S'essayer à la psychanalyse, c'est faire l'expérience d'un lien nouveau avec l'autre et soi-même.
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Le terme de « psychanalyse » est né en 1896, sous la plume de Sigmund Freud, neurologue autrichien.
À l'origine, Freud entreprenait ses recherches auprès de Josef Breuer, médecin viennois, et Charcot, neurologue parisien. À ce moment là, l'usage de l'hypnose était de mise et se proposait comme méthode d'exploration de l'inconscient.
Freud choisira finalement de s'écarter définitivement de la méthode cathartique et des suggestions hypnotiques, pour privilégier l'écoute de la parole de ses patient.e.s, avec la méthode de l'association libre : c'est ce qu'il appellera la technique « psycho-analytique ». La notion d'analyse renvoie à l'idée que tout phénomène prend sa source quelque part : on remonte aux causes en partant des effets et des conséquences.
Dans le langage de tous les jours, il est assez commun d'utiliser le mot "traumatisme" pour exprimer l'idée d'un événement choquant du passé qui a laissé des traces dans le présent ; tout comme il nous paraît désormais évident que notre vie d'adulte se construit en partie sur l'enfance que l'on a vécue. Mais ça n'a pas toujours été le cas !
C'est en rejetant la théorie de l'hérédité (« il est né comme ça, on ne peut rien y faire ») que la psychanalyse a levé le voile sur un fait majeur : si je suis tel que je suis, c'est parce que j'ai vécu des expériences de vie qui m'ont façonné.e... En ce sens, rien n'est figé, et il m'est donc possible de changer : c'est à cet instant que peut intervenir la cure psychanalytique.
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En fait, pour un psy, ce genre de discours désormais commun renvoie à plusieurs concepts et théories. En voici quelques uns qui, selon moi, valent d'être mentionnés :
꧁ L'inconscient ꧂
probablement la découverte la plus significative ! On prête d'ailleurs à la psychanalyse le nom de théorie de l'inconscient. C'est en ce lieu, l'inconscient de chacun et chacune, que les « troubles de l'esprit et du corps » prennent leur source. Il sert à expliquer l'inexplicable, comme les idées farfelues, l'envie de meurtre, les fantasmes étranges... C'est, pour vulgariser, « l'enfant qui est en nous » (l'infantile). On pourrait voir l'inconscient comme une sorte de vase qui se remplit et se vide tout au long de la vie, grâce à notre mémoire des événements vécus.
꧁ Le refoulement ꧂
il fonctionne comme une censure. Le refoulement va intervenir à un moment vécu douloureusement, à un moment où « ça fait mal ». En transportant ma souffrance dans le vase de l'inconscient, il me permet d'éviter de prendre conscience de ce qui m'arrive et de la douleur qui me parvient ; un peu comme s'il ne s'était rien passé du tout. Cette censure peut aussi agir dans le cas d'un désir inavouable. Sauf qu'à force de refoulement, le vase se remplit et déborde ! C'est là qu'apparaissent les symptômes, avec le retour du refoulé.
exemple : des élèves empêchent Camille de s'asseoir dans le bus qui les mène au collège. Elle a peur de réagir et préfère ne rien dire. Elle subit ce harcèlement pendant plusieurs mois, se tenant debout dans un bus où tous les autres sont assis. Bizarrement, en grandissant, Camille ne supporte pas entrer dans une salle de classe (debout) quand tous les autres sont installés (assis), elle sent comme une angoisse en elle et ne comprend pas pourquoi.
꧁ Le Ça, le Moi et le Surmoi ꧂
Le Ça symbolise le " réservoir " qui contient toutes les pulsions. Le Surmoi représente les contraintes morales et les interdits intérieurs. Le Moi se trouve entre les deux : il assure un rôle médiateur entre les exigences pulsionnelles du Ça et les intérêts du Surmoi.
exemple : Je suis au lit, il est tard. Soudain, une forte envie de chocolat me prend (Ça). Je suis prête à me lever pour aller dans la cuisine et me satisfaire... Mais je sais que ce n'est pas raisonnable (Surmoi) : je mangerai du chocolat demain (Moi).
꧁ Les pulsions ꧂
La pulsion répond, comme l'instinct, à un besoin vital (j'ai soif, je dois m'hydrater : je bois de l'eau). Mais elle répond aussi au désir ! (j'ai envie de boire, je me fais plaisir et me sers un verre de vin). La pulsion a une source, un objet, et un but.
exemple : Laure et Rémi s'embrassent langoureusement, ce qui ne manque pas d'éveiller un fort désir sexuel en eux. Ils font l'amour.
La source : stimulation des zones érogènes (les lèvres, la langue,..)
L'objet : le ou la partenaire
Le but : l'acte sexuel
꧁ Le complexe d'Oedipe ꧂
Non, le complexe d'Oedipe n'est pas d'avoir envie de faire l'amour avec son père et de tuer sa mère (ou l'inverse) ! Du moins, pas "pour de vrai" : c'est une représentation symbolique, comme beaucoup de concepts psychanalytiques. En fait, le complexe d'Oedipe apparaît dans l'enfance : c'est à ce moment qu'un enfant comprend qu'il existe non pas un seul sexe (le sien), mais deux. La préoccupation première de l'enfant est d'être aimé de ses parents : ils représentent en somme le premier sentiment d'amour. Comprenant donc l'existence du masculin et du féminin et des différences qui en incombent, l'enfant va dans ce même temps développer un vif désir pour l'un des parents, le poussant à une certaine hostilité pour l'autre. De cette manière, il va se constituer une identité sexuelle. Ainsi, le complexe d'Oedipe est un passage important de la vie, et n'est pas question d'inceste !